En Europe, il existe de multiples approches psycho thérapeutiques : émotionnelles, comportementales, corporelles, psychanalytiques, intégratives. Et toutes revendiquent d’être les plus rapides et les plus efficaces. Mais ça ne change pas de mon point de vue une réalité fondamentale. Quand on a un problème, il y a deux voies pour le résoudre : soit on s’y attaque directement pour en comprendre l’origine et le déroulement afin d’y remédier ; soit on grandit psychiquement et spirituellement et de cette façon le problème paraît de plus en plus petit jusqu’à être dépassé.
La médecine ancestrale amazonienne combine ces deux possibilités. Elle nous montre que le corps est le véhicule de la sagesse et de la connaissance et elle utilise les éléments que la nature met à notre disposition pour nous inspirer et nous guérir. Elle nous instruit sur notre Nature humaine. C’est une question fondamentale qui anime la vie de tout être humain, qu’il en soit conscient ou totalement inconscient : qu’est ce que notre nature humaine ou autrement dit : « Qui suis-je ? ». A travers tout ce que nous rencontrons dans nos existences, que ce soit du bien ou du mal, du bonheur ou de la souffrance, de la santé ou de la maladie, nous ne cessons d’explorer cette question pour tenter d’y répondre. La Nature est comme un grand livre à lire et à contempler, elle est source de connaissance et de guérison et elle nous aide à répondre à cette question. C’est pour cela que la médecine ancestrale offre de très grandes possibilités de curation.
Lorsqu’on pratique la médecine traditionnelle il est important d’apprendre à la respecter. Pour cela la première étape est d’observer les règles d’usage et de penser à la purification. Le reste, la connaissance, la sagesse, le bien être, seront donnés de surcroît. Par exemple avant de prendre de l’ayahuasca il faut d’abord se purger.
Mais qu’est ce que la purgation ? Les premiers mots qui viennent à l’esprit par association : se libérer, évacuer, éliminer, désencombrer, et puis l’impression qu’il y a quelque chose à enlever qui est en trop, qui est toxique, qui pèse, qui est mauvais et un peu plus loin, nous évoquerons le mot purgatoire, étape transitoire pour passer ensuite à la félicité d’après la tradition chrétienne. Toutes ces notions peuvent s’adresser aussi bien au domaine du corps qu’à celui de l’esprit. Nous retiendrons que lorsque l’on se purge c’est pour se sentir plus léger, pour aller mieux. Ainsi se purger est le sacrifice nécessaire pour accéder à une vision plus juste de soi et pour se libérer des rétentions physiques et psychologiques qui encombrent une existence saine.
Traditionnellement la purge dans la médecine amazonienne est une cérémonie qui va combiner l’effet physique d’une plante vomitive et la potentialisation de ses effets sur les niveaux psychiques et spirituels par l’adjonction du rituel qui lui est associé. On absorbe un jus concentré de la plante et on boit de l’eau pour entraîner le processus vomitif. La technique de la médecine est très précise. Elle différencie les qualités de chaque espèce végétale et invoque l’esprit générique qui lui est associé. Ceci donne naissance à des usages et des chants spécifiques pour chaque plante.
Il y a différentes plantes de purgation en Amazonie, certaines travaillent sur l’étage mental, d’autres sur les viscères, d’autres sur la zone génitale. Le tabac est une plante maîtresse dont l’action est très profonde et englobe beaucoup de niveaux.
J’ai reçu la possibilité de travailler avec la plante de tabac par habilitation, par transmission physique. A l’heure actuelle beaucoup de gens s’auto proclament mais d’après la tradition il faudrait mieux recevoir l’habilitation du monde des plantes à travers un maestro en chair et en os. Le tabac est une plante à l’esprit fort, masculin et rigoureux. Le tabac nettoie et clarifie les champs émotionnels, renforce l’esprit de décision, il remet les gens debout les incite au courage et à la droiture. En même temps il restructure et protège le corps énergétique, donne de la chaleur. C’est une plante de feu liée à l’action, mais très complète car elle contient substantiellement les quatre éléments. On l’utilise sous les trois formes : aérienne c’est à dire fumée, liquide en décoction et purge, et solide.
Lorsque j’ai reçu l’habilitation et que je suis revenue en France je me suis dit : Personne dans mon pays ne voudra absorber une plante qui d’habitude est utilisée à des fins récréatives, et personne ne voudra vomir avec ça, c’est une chose folle !
Je vais maintenant vous parler un peu de la préparation et du rituel. Lorsque je fais une purge de tabac, je me prépare toujours dès le matin et je peux jeûner toute la journée jusqu’au lendemain pour accompagner les participants qui eux aussi jeûneront. Je fais cuire des feuilles de tabac pur dans de l’eau afin d’obtenir un liquide brun foncé au goût âcre. Ensuite la purge est filtrée puis elle sera ikaradée2 au début du rituel avec le chant d’appel du tabac.
Lorsque les participants arrivent, ils s’installent en cercle avec un seau devant eux. Après que le cercle de la cérémonie soit formé et protégé ils absorbent le tabac et boivent deux pichets d’eau. Ensuite ils vomissent et les chants vont les aider lorsqu’ils sont en difficulté soit parce qu’ils sont incommodés alors ils retrouveront du courage, ou parce qu’ils traversent quelque chose de difficile ou encore quelque chose est coincé et ne veut pas sortir. Durant la purge, ils peuvent recevoir des soins avec des sopladas
Lorsque j’ai reçu l’habilitation et que je suis revenue en France je me suis dit : « Personne dans mon pays ne voudra absorber une plante qui d’habitude est utilisée à des fins récréatives, fumer, et personne ne voudra vomir avec ça, c’est une chose folle ! Et en plus avec moi ça ne marchera pas ». Mais quelques jours avant de pratiquer la première cérémonie j’ai eu un rêve et j’ai vu l’esprit du tabac, cela m’a réconfortée et je suis allée dans la bataille !
J’ai eu mon premier contact avec l’esprit du tabac il y a quelques années lors d’une prise d’ayahuasca. Il était triste et me montrait tous les gens moralement avachis dans la session qui prêtaient seulement une oreille distraite pendant que le curandero (guérissuer) l’appelait en chantant. Il me disait : « Regarde je suis une médecine puissante je peux beaucoup et personne ne fais attention à moi ».
Avec le temps, je pense que c’était aussi une vision qui montrait la situation morale et psychologique de nombre de français. Beaucoup de gens dépressifs et enfoncés dont la seule alternative se trouve être les médicaments anti-dépresseurs que prescrivent leurs médecins, souvent ignorants de psychologie et du fait qu’il y aurait d’autres processus simples naturels et moins coûteux.
Depuis maintenant bientôt quatorze ans il y a déjà quelques milliers de personnes qui se sont purgées avec le tabac et les effets obtenus sont très intéressants.
Les gens qui viennent sont de plusieurs sortes :
- Il y a ceux qui ont pratiqué la médecine ici en Amazonie et qui sont contents de pouvoir continuer en France. Nous n’avons pas la possibilité de prendre de l’ayahuasca ce n’est pas légal, avec la Maison Qui Chante représentante du Centre Takiwasi même si nous ne sommes pas d’accord avec les raisons gouvernementales qui ont interdit l’ayahuasca nous ne voulons pas de pratiques illégales qui mettraient les usagers et la médecine en danger.
- Il y a ceux qui sont en cours de psychothérapie et qui rencontrent des blocages, la purge de tabac va leur donner un coup d’accélérateur en forçant leurs résistances.
- Ceux qui n’ont pas pratiqué de psychothérapie mais qui cherchent une solution à une situation de leur existence, ne sachant souvent pas quelle décision prendre. Le tabac va les éclairer. Ceux qui sont trop stressés et agités et qui ont besoin de relaxer leur esprit.
- Beaucoup de jeunes intoxiqués par de l’alcool et des drogues, spécialement du cannabis et qui vont commencer un chemin de désintoxication. Ils auront souvent des prises de conscience sur la nocivité de leur consommation.
A la Maison Qui Chante nous pratiquons environ une à deux purges par mois, de dix à quinze personnes. D’une manière générale, une purge permet de soulager le stress et de travailler sur soi. Si les difficultés sont profondes il sera parfois nécessaire de suivre un cursus de plusieurs purges. Les gens qui veulent se purger s’engagent à jeûner le jour de la purge, à être dans l’abstinence la nuit d’après et à observer une alimentation de diète pendant les trois jours qui suivent.
Je voudrais maintenant souligner quelques résultats intéressants que j'ai pu observer dans différents problèmes, tout au long de cette expérience de quatorze ans avec les purges de tabac en France.
Dépression
Le tabac donne de très bons résultats sur les gens dépressifs. La dépression est souvent liée à des émotions de rage et de colère très profonde que les gens retournent contre eux- même, parce qu’ils ne peuvent exprimer leurs ressentiments qui se sont accumulés. Souvent ils sont incapables de se rappeler l’origine de la dépression et lorsque le sac est trop lourd il craque. La purge est très utile, elle va agir en plusieurs points Renforcer tonifier stimuler la personne par l’action du tabac, même s’il est vomi il y a l’effet sur le psychisme par imprégnation énergétique. Vomir les émotions négatives : les pleurs, la colère, la confusion. Ce sont des états différents qui seront traversés durant la purge et la personne au lieu de se trouver dans un brouillard où elle ne sent plus rien, comme c’est le cas des dépressifs qui se trouvent plongés dans un magma gris ou tout a le même goût, pourra commencer à différencier ses ressentis.
Retour du refoulé
Quand on travaille avec des patients en psychothérapie, il y a un moment très important dans la cure que l’on appelle le retour du refoulé :
- Soit le patient commence à prendre conscience de choses qu’il avait enfouies, des sentiments non autorisés, par exemple la honte ou la haine envers des gens à qui il est en même temps attaché. En psychologie clinique on nomme cela ambivalence et cela engendre des conflits. Ce sont ces conflits inconscients qui ternissent la lumière et la paix intérieure.
- Ou bien il se rappelle de situations traumatiques oubliées totalement parce la charge douloureuse est trop forte et que pour continuer à vivre il a fallu ne plus s’en souvenir. Le moment ou tout cela revient à la conscience s’appelle le retour du refoulé. Cela se manifeste dans la cure par un phénomène nommé abréaction. Un moment où les émotions liées au trauma reviennent avec force et c’est le corps entier qui est engagé dans ce vécu, comme si la mémoire s’ouvrait.
La purge est une aide très puissante au retour du refoulé. Comme si l’acte de vomir contenait en lui même une forte charge symbolique, celle de faire revenir des choses enfouies. En même temps, le corps peut lâcher ses cuirasses émotionnelles et musculaires et favoriser l’abréaction. Les tensions se relâchent. C’est d’autant plus vrai et efficace qu’il n’y a peu de possibilités d’arrêter le processus de la vomition. Il faut aller jusqu’au bout car cette action réflexe échappe au contrôle du participant. Les gens expérimentent des prises de conscience, ils peuvent avoir de fortes sensations, certains entrent en état de conscience modifié, ont des visions, entendent des mots et des paroles venues du fond d’eux-mêmes. Parfois ils ont l’impression que c’est le tabac qui leur a parlé même si ce n’est pas dans leurs habitudes ni leur culture de penser comme cela.
J’ai un patient, un jeune homme extrêmement dépressif qui a retrouvé la mémoire d’un abus sexuel vécu lorsqu’il avait trois ans. Ses rêves après les purges ont confirmé la trace de l’abus. Le tabac donne beaucoup de rêves. Ce qui est intéressant dans le travail avec les purges, c’est qu’après on peut explorer les rêves qui ont surgi. Il y a une jolie histoire au sujet de ce patient. Il était très pauvre et ne pouvait payer ses purges alors il donnait quelque chose en échange. Il apportait toujours des tonnes de rouleaux de papier toilette qui servent de mouchoirs aux gens pour s’essuyer lorsqu’ils pleurent ou qu’ils vomissent. Un jour, étonnée devant cette abondante livraison j’ai fini par lui demander de qui il avait porté l’énorme chagrin pour apporter autant papier à essuyer les larmes et le vomissement ! Il était un peu surpris de ma question et a fini un jour par me répondre après une purge : « J’ai porté le chagrin de ma mère qui a eu une vie misérable. » Il a guéri. Il avait déjà fait cinq ans avec un psychiatre et des médicaments sans aucune amélioration de son état.
Phobies
Les phobies se caractérisent par une inhibition très forte liée à de l’angoisse. La personne ne peut pas accomplir un acte de la vie quotidienne, comme prendre un ascenseur, traverser la rue, traverser un tunnel, conduire sur la route, voir du sang, une araignée ou une souris. Cela engendre des états de panique incontrôlable qui peuvent entraîner des réactions illogiques et inconsidérées, et un état physique très altéré. C’est assez difficile à soigner car les origines des phobies sont souvent trans-générationnelles, liées à la relation de la mère avec sa propre mère pour une fille, et du père avec son père pour un garçon. Elles n’ont souvent rien à voir avec l’objet de la phobie mais le un déplacement d’un traumatisme sur un objet cible comme si l’inconscient avait crypté un message secret.
J’ai une patiente qui a guéri de ses phobies avec les purges de tabac. Elle en a fait plusieurs de suite à un mois d’intervalle et elle a complètement guéri. Pourtant cela faisait déjà deux ans de travail en psychothérapie analytique avec des résultats, mais aucun sur ce point spécifique Elle ne pouvait pas prendre un tunnel, pas prendre un ascenseur, ni un avion. Elle m’a même adressé un petit mémoire, témoignage où elle raconte tout le processus de ses purges de tabac, c’est passionnant. Elle explique comment elle a vomi pendant plusieurs purges des tonnes de froid. Elle était glacée jusqu’aux os. Puis lors d’une purge elle a eu une vision. Elle s’est retrouvée dans la matrice de sa mère, toute recroquevillée, sans ancrage, toute perdue. Elle voyait un anneau brun qui ressemblait à l’entrée d’un tunnel, elle réalisa que c’était sa naissance, et la relation à sa mère qui n’avait pas voulu d’elle, qui avait eu elle-même une mère très froide. Elle a compris qu’il fallait qu’elle se relie désormais à la spiritualité car elle était l’enfant de la vie avant tout. Elle a guéri de ses phobies.
Toxicomanie
Je traiterai ici de l’intoxication au cannabis car c’est celle que l’on rencontre fréquemment chez les jeunes en France et d’autre part elle est banalisée par les pouvoirs publics. Elle se caractérise par un état confusionnel et très dispersé, une régression dans un monde imaginaire peuplé d’images et de fantasmes infantiles, la perte des émotions vraies, la perte de contact avec la réalité.
La purge de tabac apporte une secousse et permet de dégager la confusion par une prise de conscience du désordre intérieur, des fausses sensations créées par le cannabis, qui emmène la personne entre songe et mensonge. La force du tabac a tendance à recentrer, et permet de libérer les toxines et de clarifier l’esprit. Le jeune souvent tenté par une expérience qui le dégagerait de la grisaille du quotidien peut s’engager sur une voie d’évolution qui correspond à son aspiration spirituelle inconsciente, trouver autre chose que la survie du monde matériel.
Tout ce que je dis là est inspiré du cheminement observé chez des jeunes, particulièrement l’un d’entre eux très intoxiqué âgé de 19 ans et qui a arrêté sa consommation. Il a fait de nombreuses purges les unes à la suite des autres et des entretiens de psychothérapie en parallèle. Bien sûr il y a aussi des gens qui arrêtent leur tabagisme avec les purges, ils prennent conscience de ce qui les amène à fumer, souvent l’anxiété liées au conflits névrotiques.
Conflits névrotiques
Je rappelle que les conflits névrotiques sont soutenus par d’intenses sentiments de culpabilité, et qu’ils engendrent l’ambivalence : « Je voudrai bien mais je ne peux pas ». Pour faire suite, voici l’exemple d’un homme de 45 ans qui pratiquait les purges et avait de son côté arrêté de fumer depuis quelques années déjà. Au début d’un rituel il vient me trouver un peu embarrassé : « Je ne comprends pas ce qui m’arrive » dit-il. « Depuis que je fais des purges j’ai recommencé à fumer cinq à six cigarettes par jour, ça devrait être le contraire ! Tu peux regarder pendant la purge ce qui se passe ? » Ok lui dis-je . Et puis en train de clore la purge, je réalise que j’ai complètement oublié de regarder sa question. Je me vois ensuite me diriger vers lui et lui dire d’un ton assuré malgré moi : « Tu es dans un passage de vie où tu as de grosses décisions à prendre, un choix professionnel à faire et tu hésites. Cela te renvoie aux conflits vécus avec ton père quand tu avais neuf ans. Et il me regarde tout surpris pour me dire : « C’est exactement ce que j’ai vécu dans la purge et ce que j’ai compris, tous les conflits avec mon père vécus à cet âge là sont revenus. C’est ça qui me bloquait ».
Que pouvons nous apprendre avec cet épisode ?
- Il n’avait pas besoin de moi pour répondre à sa question, il était autonome dans son processus.
- La purge a provoqué le retour des conflits refoulés.
- J’avais été informée sans le savoir de ce qu’il vivait car la fumée du tabac soplée au début de la formation du cercle de purge sur le corps du participant établit un véritable pont d’informations entre nous, elle relie le corps du participant à celui de l’opérant.
Par la suite je me suis rendue compte ainsi que j’avais beaucoup d’informations sur les participants grâce à l’esprit du tabac que je ne saurais trop remercier pour toute cette aide précieuse. Cela permet aussi de venir aider un participant qui en a besoin par un chant approprié.
Autre exemple de conflit névrotique. Il s’agit d’un homme de 40 ans qui ratait toutes ses relations affectives depuis sept ans. Il s’était aperçu qu’elles décrochaient toutes au bout de huit ou neuf mois sans en tirer de conclusion. Mais il était à la limite de la dépression, désespéré de ne pouvoir enfin rencontrer l’élue de son cœur.
La purge l’a renvoyé à une transgression commise. Il avait fait avorter son ex- compagne. Ne sachant comment rompre avec elle il avait provoqué une conception alors qu’ils étaient en pleine séparation et l’avait ensuite sommée d’avorter. Comme il ne s’était jamais pardonné cet acte, il ratait toutes ses relations affectives dans un cycle qui en même temps faisait mémoire, au bout de huit à neuf mois, le temps d’une gestation. La purge assez douloureuse pour lui a tout ramené à sa conscience. Il a décidé de réparer symboliquement son acte, a pu se pardonner et quelques mois après il a rencontré une jeune femme avec qui il a refait sa vie. Leur relation a dépassé le cap fatidique des neuf mois depuis de longues années.
Engrammes transgénérationnels
Il s’agit de la transmission des mémoires familiales, qui engendrent des phénomènes de répétition dans la vie des patients. Ils agissent comme si une force inconsciente et aveugle les poussait. Ils répètent des difficultés que leurs parents ou aïeux ont déjà connues, ou bien ils agissent dans le même état d’esprit et connaissent les mêmes échecs. Ceci touche le niveau de la psychologie spirituelle.
Seule la connaissance des lois spirituelles et de l’ordre non-transgressif du vivant nous permet au bout du compte de guérir car plus les engrammes psychiques sont profondément inscrits dans l’inconscient et dans nos structures, plus il faudra s’élever haut pour les guérir. Il faudra s’élever spirituellement et avoir recours à des rituels. Combien j’ai vu dans les purges de grands-pères et de grand-mères peser sur les épaules ou sur le dos des patients, j’en ai vu vomir des morts, des transgressions et beaucoup se réconcilier avec la dimension spirituelle.
Il y aurait encore tant de choses à dire. J’espère que vous aurez eu un aperçu sur l’aide que les purges de tabac peuvent apporter, une possibilité efficace écologique et peu coûteuse.
1 Psychothérapeute, responsable de l'institution La Maison Qui Chante, Lyon, France.
2 On se réfère ici au mot "icaro" ou chant chamanique qui, dans ce cas, sert à activer une propriété thérapeutique spécifique de la plante.
Conférence présentée au Congrès International "Médicines Traditionnelles, Interculturalité et Santé Mentale", du 7 au 10 juin 2009 - Tarapoto - San Martín - Pérou et publiée en espagnol dans le livre de mémoires.