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Rencontre "Mains de Femmes"

Date de publication: 12/06/2024

C'est l'une des fonctions de Takiwasi de jouer le rôle de ChakaRuna (hommes-ponts), notamment entre le monde indigène et le monde occidental. Dans ce but, Takiwasi gère différents projets avec des groupes indigènes amazoniens dans le but de récupérer et de renforcer leurs racines amazoniennes, et de sauvegarder leur environnement et leur culture.

En ce sens, au mois de mai 2024, Takiwasi a accueilli un groupe de 12 femmes leaders autochtones de l'Équateur, de différents groupes ethniques amazoniens : Siona, Waorani, Cofán, Siekopai et de la communauté Cayambi des Andes équatoriennes. Cette activité fait partie d'un travail qu'ils mènent avec la Fondation Alianza Ceibo (organisation sociale), l'OWAP-Organisation Waorani de Pastaza (conseil gouvernemental de 22 communautés Waorani) et Amazon Frontlines (ong), dont l'objectif commun est la défense de leur territoire et comment faire face à la violence provenant à la fois de l’extérieur (exploitation minière et forestière illégale, invasion des compagnies pétrolières sur leur territoire, etc.) et de l’intérieur de leurs propres communautés (taux particulièrement élevés d’alcoolisme et d’abus sexuels). Le contact avec la société occidentale modifie inévitablement leur propre dynamique et souvent au détriment de leur culture, de leur mode de vie, de leurs croyances, de leurs traditions, de leurs pratiques et de la manière d'interagir en famille.

Avec un programme intense et conséquent de 10 jours, avec la prise de plantes médicinales et divers rituels et ateliers, ces femmes guerrières qui ont émergé comme leaders ou représentantes de leurs communautés, se sont plongées dans un voyage intérieur pour faire face à leurs souffrances et blocages personnels à travers un processus qui a été à la fois individuel et collectif. De là, elles ont pu mieux visualiser la souffrance de leurs sœurs et frères et gagner en perspective et en force, en sensibilité et en orientation, afin de mieux travailler à l'amélioration des conditions dans leurs communautés. Ce fut un travail porteur de beaucoup de sens, riche de soutien, de collaboration et, surtout, de reconnexion avec leurs racines, la spiritualité et le territoire.

Les femmes ont reconnu et découvert que leur corps est le premier territoire à se restaurer, et elles ont pris conscience de l'importance de la médecine traditionnelle dans leur travail personnel et auprès de leurs communautés. Elles repartent reconnaissantes et surprises de trouver à Takiwasi un espace manifestant un grand respect pour la forme ancestrale de guérison et l'utilisation des plantes amazoniennes. Une réitération de ce même processus est prévue avec d'autres groupes autochtones de leurs nations (enseignants, jeunes adultes, etc.).

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