Contemporary Voices from Anima Mundi;
A Reappraisal
Chers amis,
Le nouveau livre édité par Frédérique Apffel-Marglin et Stefano Varese, intitulé "Contemporary Voices from Anima Mundi; A Reappraisal", et contenant un essai écrit par le Dr Jacques Mabit, vient d'être publié en anglais aux États-Unis.
Avec l'autorisation des auteurs, nous offrons à tous nos contacts la possibilité unique de télécharger la version e-book.
À propos du libre
Ce livre est une reconsidération de la spiritualité comme une expérience vécue dans la vie des contributeurs. Les auteurs parlent à la fois en tant qu'érudits bien informés et en tant qu'individus qui ont expérimenté la spiritualité à laquelle ils donnent la parole. Les auteurs ne se placent pas au-dessus ou en dehors de ce qu'ils écrivent mais dans ce monde. Ils parlent de traditions psychospirituelles vivantes de guérison à la fois de soi et du monde ; des traditions qui n'ont pas dissocié l’être du reste du monde. Ces traditions sont originaires d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud (5 essais), d'un bouddhiste/shakta du Bengale, d'un psychanalyste islamique indo-perse, d'une rabbin féministe juive mystique et d'un essai historique sur l'extermination de la vision du monde de la renaissance d'Anima Mundi.
La contribution du Dr. Jacques Mabit
Le Dr. Jacques Mabit a apporté sa contribution au livre en écrivant le chapitre « Le sorcier, le fou et la grâce : les archétypes sont-ils des esprits désacralisés ? Réflexions sur le chamanisme en Amazonie ».
Dans un processus d’individuation raté, l’ombre de l’Indien peut le transformer en sorcier tandis que celle de l’occidental peut dériver en folie : crises dissociatives, psychotiques ou délirantes. Dans sa réserve, voir son refus à propos du summum bonum, Jung n’aurait-il pas « aplati et aseptisé » les esprits du monde-autre décrits par les Indiens pour en faire des archétypes, principes psychiques, énergies neutres, forces laïcisées, les dépouillant ainsi de leur « substance d’être » ? Autrement dit, si les réalités du monde-autre sont objectives et vivantes, et de ce fait potentiellement salvatrices, ne serait-ce pas leur réduction à un principe subjectif, individuel ou collectif, qui, dans l’initiation, serait source de toxicité de l’âme en la privant de la grâce ?
Le chamanisme de l’Amazonie péruvienne, dont nous sommes témoin et acteur, offre à l’impétrant de vivre des « petites morts » successives afin d’apprivoiser la « grande Mort ». Ces plongées dans le « monde-autre » s’assoient pour les Indiens sur deux ancrages salvateurs que sont le retour permanent au corps et les référents de leur cosmovision sacralisée. Cette double carence dans la société occidentale post-moderne désacralisée rend l’aventure initiatique doublement dangereuse. Elle peut en induire d’une part une mentalisation des processus initiatiques et d’autre part un système de valeur auto-référentiel tendant vers la régression dans l’indifférencié. Le sujet toxicomane l’illustre particulièrement en se proposant une auto-initiation sauvage avec des substances d’origine sacrée dans les peuples premiers mais profanées en Occident.
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